LES TABLEAUX SONT DE RETOUR !
L'église Saint Etienne de Chamblay, achevée en 1775, est une église-halle de style néoclassique conçue par l'architecte dolois Anatoile Amoudru et financée par la marquise de Grammont- Salives qui lui a fait également don des tableaux ornant les retables. (NB: Le transport des pierres entre les carrières de Port Lesney et de Montmalin a été assuré par les habitants de Chamblay.)
2019 Avec son clocher comtois typique. 1926 Intérieur de la Nef
2022 Intérieur de la Nef
L'église possède 3 tableaux remarquables: deux de Nicolas Guy Brenet, né le 1ᵉʳ juillet 1728 à Paris et mort le 21 février 1792 dans la même ville: on trouve certaines de ses oeuvres ici : https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?auteur=%5B%22Brenet%20Nicolas%20Guy%20%28peintre%29%22%5D également à Ounans (don de la marquise de Grammont-Salives) et Salins, église ND.
La Lapidation
de St Etienne
L'autre tableau est situé dans l'abside à droite du transept :
Le tableau à gauche, dédié à Marie, est signé Joseph-Benoît Suvée, né le 3 janvier 1743 à Bruges (Flandres), et mort le 9 février 1807 à Rome. C'est un peintre flamand, fortement marqué par la culture néoclassique française, concurrent, à ce titre, du peintre Jacques-Louis David né le 30 août 1748 à Paris et mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles. Il est considéré comme le chef de file du mouvement néo-classique
Dévotion au Saint scapulaire
"En 1786, il peint un tableau commandé par la marquise de Grammont Salives pour son église paroissiale dans le Jura (La Dévotion au scapulaire, 1786, huile sur toile, Chamblay, église Saint-Etienne, . Pierre Rosenberg et Jean-Pierre Cuzin ont considéré cette Vierge au scapulaire comme le plus beau tableau de l’exposition. La composition est néoclassique : la Vierge, droite, affirme sa puissance, et les fidèles sont en bas, ainsi qu’une jeune fille sans doute copiée d’après Dominiquin. Il utilise des couleurs primaires, un cadrage serré. Une esquisse préparatoire montre la figure pleine de ferveur du vieillard."
Ici : https://florilegesjournal.com/2017/11/09/joseph-benoit-suvee-de-bruges-a-rome-un-peintre-face-a-david/ nov. 2017
Pour enrichir : https://www.museedevalence.fr/fr/18e-siecle/la-devotion-au-scapulaire
Formé à Bruges, Suvée intègre l’Académie de Saint-Luc à Paris en 1763. Grand prix en 1771, il est pensionnaire à Rome de 1772 à 1778 où il côtoie François-André Vincent (1746-1816). Rentré en France, il est reçu à l’Académie comme peintre d’histoire en 1780, professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris, puis en 1801, après avoir été incarcéré à Saint- Lazare, directeur de l’Académie de France à Rome dont il supervisera le transfert à la villa Médicis.
Artiste marquant du courant néoclassique, rival de David (1748-1825), son œuvre est imprégnée de l’esthétique antique. Il nous propose dans La Dévotion au scapulaire une étude pour un tableau conservé dans l’église de Chamblay. Composition verticale au dessin habile mais froid, construite dans un savant équilibre des formes, des pleins et des vides autour d’une grande diagonale, où la souplesse des drapés, les rehauts blancs de gouache qui apportent lumière et matière viennent un peu adoucir la raideur froide de l’architecture.
Joseph-Benoît Suvée,
La Dévotion au scapulaire, 18e siècle
© Musée de Valence
Nous avions cela sous les yeux et cela ne nous intéressait pas beaucoup ! Certains, suivez mon regard, préféraient faire sonner un réveil durant l'office ! Ah, les sacripants de sacristie, sapristi !!!
J'ai élagué, mais j'ai été bien longuet, mes pauvrets (imaginez un peu mes élèves qui ont dû endurer cela tout un parcours scolaire…) !
Je ne peux, toutefois pas clore sans rendre hommage à l'artisan qui a conçu et réalisé la chaire :
Elle est magnifique et quel travail, quel soin ! On ne connaîtra jamais le nom de ceux qui l'ont réalisée.
J'ai une pensée pour la « marquise » qui croyait aussi assurer sa place au paradis en faisant preuve de magnificence.
HIC JACET
D.D. MARIE ELIS
MARQUISE DE
GRAMMONT SAL
DE CHAMBLAY
ET D'OUNANS
QUAE
PIETATE AC ZELO
GLORIAE DEI TEMPLUM
HOC DEO AEDIFICAVIT
MUNIFICENTIA
PLENA DIERUM
DECESSIT DIEVI .A
SEPTEMBRIS ANNI
MDCCLXXXIX
HEU QUOT VIRTUTES
PARVULA TERRA TEGIT
Qu'on peut traduire ainsi :
« Ici gît la défunte Dame Marie Elisabeth, marquise de Grammont-Salives, de Chamblay et d'Ounans qui édifia par sa piété et son zèle pour la gloire de Dieu cette église et qui mourut riche de nombreux jours le 6 septembre de l'année 1789. Hélas que peu de terre recouvre tant de vertus ! »
https://www.youtube.com/watch?v=tMywBDd8-QI Ce n'est qu'un au revoir
ALAIN MARTIN
Octobre 2022